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L’ADPCM dans Aveyron Magazine

En décembre 2010, la revue Aveyron Magazine consacrait un article à l’ADPCM et à ses activités.

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour nous disait Jean Cocteau…

Comment prouver son amour à un pays, qu’il soit d’origine ou d’adoption ? Le faire vivre, l’aider à traverser les temps, pour que les trésors qu’il nous offre perdurent pour nos successeurs ?

C’est ce que fait, modestement, mais avec persévérance, depuis une quinzaine d’années l’Association de Défense du Patrimoine de la Commune de Mostuéjouls (ADPCM).

Mostuéjouls, petite commune de 200 âmes, mais qui occupe un très vaste territoire sur les flancs du Sauveterre, dominant le Tarn. Territoire riche d’un passé très présent : vestiges de préhistoire, drailles, dolmens de l’époque celtique, nombreux tumuli celtes et vestiges d’ateliers de poteries sigillées gallo-romaines, stèle romaine, château et habitat semi-troglodytiques du haut Moyen âge, château fort du XIè siècle évoluant au fil des âges, trois églises romanes… pour n’évoquer que ses richesses architecturales…

La marraine qui se pencha sur le berceau de l’ADPCM fut la musique. L’Association des Musiques et des Jours, créée par Roland Laurette en 1988, avait pour but de favoriser la découverte du patrimoine dans le cadre de concerts, puis tout naturellement de sauver ce patrimoine en affectant une part de ses recettes à sa restauration. Notre-Dame-des-Champs, où avait lieu chaque année le concert inaugural, fut la première bénéficiaire et ainsi naquit l’ADPCM en 1998.

Restaurer le patrimoine

Parmi les interventions les plus importantes effectuées depuis douze ans sur le patrimoine de Mostuéjouls avec la participation financière de l’ADPCM  on peut citer :

A Notre-Dame-des-Champs :

  • La restauration des vitraux, du Christ et du tableau de la crucifixion ;
  • La réfection de l’installation électrique ;
  • Des travaux de maçonnerie ;
  • La réfection du portail ;
  • La réfection du pavement ;
  • Le remplacement de l’autel.

A Saint-Sauveur de Liaucous

  • La restauration intérieure totale ;
  • La restauration de la toiture et de la cloche ;
  • La restauration de l’autel.

A Saint-Marcellin

  • La remise en état de la toiture.

La foire aux santons

Toutefois, les ressources propres de l’association ne permettaient pas d’assurer toutes les interventions nécessaires. Il fallait trouver d’autres sources de recettes financières. C’est alors

que Madeleine Baldous eut l’idée de créer une Foire aux Santons. Idée applaudie par l’assemblée unanime !

2001 voit donc la «1 ère Foire aux Santons de Mostuéjouls » qui se présente en deux volets :

  • Une exposition-vente de santons en l’église Notre Dame des Champs, petit bijou d’art roman, blotti au bord de la rivière, où viennent exposer des santonniers de Provence et du Gard
  • Une exposition de crèches, dont le thème varie chaque année, en l’église Saint Sauveur de Liaucous, autre petit bijou, au sommet du village, lové dans l’écrin des hautes falaises dominant le Tarn.

Les neuf premières années nous ont permis d’admirer des crèches venues des quatre coins du monde :

  • Asie (Philippines) ,
  • Amérique du Sud (Mexique, Pérou, Colombie…),
  • Afrique (Mali, Niger, Kenya, Madagascar…)
  • Est de l’Europe (Allemagne, Autriche, Russie, Pologne dont les très originales « crèches de Cracovie »,
  • France, avec des collections de santons anciens et de moules qui ont servi à les fabriquer, Catalogne, avec les merveilleux dioramas de Barcelone et les non moins merveilleux dioramas des montagnes d’Olot
  • Italie, aux crèches hyperréalistes d’une grande beauté,

Puis les crèches prêtées par des particuliers de la région, soit crèches anciennes pieusement conservées, soit crèches issues de l’imagination sans limites des passionnés…

Des crèches venant du XVIIIe siècle, miracles de raffinement, Jésus en cire, paré de vêtements tissés de fils d’or et de perles fines…

Neuf années de découvertes et d’émerveillement ! En effet, en nous lançant naïvement dans cette aventure en 2001, nous pensions aux traditionnelles crèches provençales de notre enfance…et petit à petit, nous découvrons avec stupéfaction d’abord puis ravissement, un monde inouï, venu de partout, des régions les plus éloignées, des peuples les plus inattendus qui se passionnent pour la Nativité… un monde où la créativité et l’imagination sont sans limites, où les artistes utilisent avec bonheur les matériaux les plus divers… ô, magie de l’esprit…

Ainsi, du fin fond de partout, jaillissent des merveilles, de bronze, d’ébène, d’agate, de cristal, d’argile, de feuilles de bananiers ou de maïs, de papier de bonbons et de carton, de bois sculpté, de fer forgé ou d’ « adieu à nos francs », en tissu, en patchwork, en papier kraft, au crochet, au tricot, en vieux outils recyclés, en cire, en bouchon-papier-ficelle….. la liste n’est pas exhaustive !

Chaque œuvre est unique, chaque œuvre est amour, chaque œuvre est un chef d’œuvre !

Quelle belle leçon d’humilité…

En 2010 comme en 2005 revient à Mostuéjouls le thème « crèches de particuliers ». Des trésors vont nous être confiés, pour offrir à l’admiration des visiteurs, et cette année, l’ADPCM relève le défi et se lance dans la création de « la crèche de Mostuéjouls » ! Nouvelle aventure ! Chacun se met au travail dans la joie et la bonne humeur, chacun s’improvise menuisier, couvreur, couturier, sculpteur, peintre… des mois de travail, de doutes, d’enthousiasme, de coups sur les doigts et de fous rires !

Peu à peu, l’idée sort de sa gangue, se structure, se matérialise et prend corps… « Pour notre patrimoine, nous avons créé cette œuvre collective et nous allons « affronter » le regard et la critique du public, qui va comme chaque année, nous l’espérons, répondre présent »,

Et comme chaque année, l’ADPCM pourra continuer son œuvre de restauration …