Le photographe, Jacques Bringuier
En 1969, pendant que certains faisaient leur premier pas sur la lune, Jacques BRINGUIER commençait sa pratique de la photographie avec les moyens de l’époque et, en suivant tout le processus depuis la prise de vue en passant par le développement du film pour arriver au tirage final de la photographie.
Après ses années nagassoles et des études interrompues, il passe dans le monde professionnel pour en faire son métier.
D’un studio à un autre et quelques reportages pour des journaux locaux lui auront permis de découvrir toutes les facettes du métier … La photographie argentique quelque vingt ans plus tard se voyait concurrencée par le numérique : changement de méthode, remplacement du matériel de prise de vue et de visionnage ; d’autres mondes étaient possibles…
Les photographies présentées dans cette exposition sont toutes d’origine argentique et sont datées des années 1970 au début 1980.
Quelques pensées sur la photographie …
La photographie, je la pratique pour garder la traçabilité du passage de l’humain dans le « paysage » mais bien sûr ma vision est faussée par la représentation que j’en fais: en effet, il est plus valorisant de ne retenir que les embellissements, les préservations de patrimoine divers et de délaisser la laideur, la destruction, l’irrespect de ces mêmes patrimoines.
En fait, dans la première situation, l’œil qui photographie et l’œil qui découvre la photo y trouvent tous deux leur contentement.
La photographie, c’est aussi l’éclairage, le volume, la forme, la matière, la profondeur, la densité des tons ou au contraire leur transparence, la composition, la palette des gris ou la multitude des couleurs. C’est par cette profusion de paramètres que j’ai découvert la photographie et par son intermédiaire, l’architecture liée au terroir, à la pierre, au bois, tout cela formant différentes entités avec des caractères affirmés.
L’enracinement des hommes à leur terroir s’est fait par le paysage, l’environnement. Le paysage a été utilisé et façonné par l’homme… Il y a construit des maisons, des bergeries, creusé des puits, construit des lavognes et des citernes pour canaliser et conserver l’eau si précieuse sur ces terrains karstiques. Cette œuvre architecturale en partie sauvegardée aujourd’hui demande à être connue et reconnue de tous; si ces quelques photographies présentées peuvent remplir ce rôle et amener les décideurs et les réalisateurs à davantage de sensibilité, d’observation et de réalisations respectueuses, nous aurons contribué à sauver nos paysages.